Évacuer la culpabilité stérile, au profit d’un sens retrouvé du péché... - Benoit XVI

le Nouveau Testament parle de l’amour et de la miséricorde de Dieu qui sont devenus visibles dans le Christ.

Discours du PAPE BENOIT XVI aux participants au cours sur le for interne promu par la pénitencerie apostolique

Salle Clémentine Vendredi 16 mars 2007

… »En un mot, il semble que l’on ait aujourd’hui perdu le « sens du péché », mais en revanche que les « sentiments de culpabilité » aient augmenté. Qui pourra libérer le cœur des hommes de ce joug de mort, sinon Celui qui en mourant a vaincu pour toujours la puissance du mal par la toute-puissance de l’amour divin ? Comme saint Paul le rappelait aux chrétiens d’Ephèse, « mais Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ » (Ep 2, 4). Le prêtre, dans le sacrement de la Confession, est l’instrument de cet amour miséricordieux de Dieu, qu’il invoque dans la formule de l’absolution des péchés : « Que Dieu, Père de la miséricorde, qui a réconcilié le monde a lui dans la mort et la résurrection de son Fils, et qui a répandu l’Esprit Saint pour la rémission des péchés, t’accorde, à travers le ministère de l’Eglise, le pardon et la paix ».

Dans chacune de ses pages, le Nouveau Testament parle de l’amour et de la miséricorde de Dieu qui sont devenus visibles dans le Christ. En effet, Jésus qui « fait bon accueil aux pécheurs, et mange avec eux ! » (Lc 15, 2), et qui affirme avec autorité : « Tes péchés te sont pardonnés » (Lc 5, 20), dit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent » (Lc 5, 31-32). L’engagement du prêtre et du confesseur est principalement le suivant : conduire chacun à faire l’expérience de l’amour du Christ pour lui, en le rencontrant sur la route de sa propre vie, comme Paul le rencontra sur le chemin de Damas. Nous connaissons la déclaration passionnée de l’Apôtre des nations après cette rencontre qui changea sa vie : il « m’a aimé et s’est livré pour moi » (Ga 2, 20). Telle est son expérience personnelle sur le chemin de Damas : le Seigneur Jésus a aimé Paul et a donné sa vie pour lui. Et dans la confession, telle est également notre voie, notre chemin de Damas, notre expérience : Jésus m’a aimé et s’est donné pour moi. Que chaque personne puisse faire sienne cette même expérience spirituelle et, comme l’a dit le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, « redécouvrir le Christ comme mysterium pietatis, celui en qui Dieu nous montre son cœur compatissant et nous réconcilie pleinement avec lui. C’est ce visage du Christ qu’il faut redécouvrir aussi à travers le sacrement de la Pénitence » (Jean-Paul II, Lett. apos. Novo millennio ineunte, n. 37). Que le prêtre, ministre du sacrement de la Réconciliation, ressente toujours comme sa propre tâche de devoir laisser transparaître, dans ses paroles et dans sa façon d’approcher le pénitent, l’amour miséricordieux de Dieu. Comme le père de la parabole du fils prodigue, qu’il accueille le pécheur repenti, qu’il l’aide à se relever du péché, qu’il l’encourage à s’amender en ne faisant jamais aucun compromis avec le mal, mais en reprenant toujours le chemin vers la perfection évangélique. Que cette belle expérience du fils prodigue, qui trouve dans le père toute la miséricorde divine, soit l’expérience de toute personne qui se confesse, dans le sacrement de la Réconciliation. »….

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